UNE HISTOIRE DE LOGO (2e partie) : DE L’ANCIEN AU MODERNE

Il est parfaitement légitime qu’un groupe constitué, quelle que soit sa raison sociale, éprouve la nécessité de marquer son identité par un emblème, un sigle ou un acronyme, un logo ou toute autre figure, timbre, cachet, sceau… La Société d’agriculture, d’archéologie et d’histoire naturelle du département de la Manche, aujourd’hui, section de Saint-Lô de la Société d’archéologie et d’histoire de la Manche, dès ses origines, a souhaité disposer de son propre emblème. Il a été remplacé par un logo plus moderne. L’histoire mérite d’être relatée. C’est ce que se propose ce billet venant compléter le précédent.

 
 

 De l’ancien au moderne

 

Ce n’est pas un cachet. Ce n’est pas un timbre ni un sceau, encore moins un logo. En langage d’imprimeur, c’est un cliché, encore appelé stéréotype[1]. Il s’agit d’une forme imprimante moulée en relief, d’un seul bloc, d’une hauteur normée destinée à prendre place dans une composition typographique. 

Il apparaît pour la première fois en 1851 pour orner la première de couverture de Notices, mémoires et documents, le bulletin publié par la Société d’agriculture, d’archéologie et d’histoire naturelle du département de la Manche conformément à ses statuts. Ce premier numéro est d’un format rectangulaire, 13 x 20 cm, qui restera inchangé durant de longues décennies. L’ornement est en position centrale à 119 mm du bord supérieur et à 45 mm du bord gauche de la couverture de couleur verte[2].  De forme circulaire, il se présente sous forme de deux cercles concentriques : l’extérieur d’un rayon de 16,5 mm, l’intérieur d’un rayon de 11,5 mm, déterminant ainsi une couronne plane d’une épaisseur de 5,5 mm ainsi que décrite dans le précédent billet. De sorte qu’à l’impression, la trace laissée par la forme imprimante présente une surface d’une aire de 415,47 mm2.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

Comment se présente donc cet ornement d’impression ? La chance fait que ce cliché se trouve dans les fonds de la Société d’archéologie et d’histoire de la Manche, conservés aux archives départementales[3] sous la cote 225 J 47. L’objet se présente sous forme d’un parallélépipède rectangle réalisé dans un alliage dit plomb typographique composé de plomb et d’antimoine et sans doute d’étain. La hauteur typographique est conforme à ma norme : 23,68 mm et correspond exactement à la hauteur des caractères mobiles, œil compris. Les deux autres dimensions, largeur et longueur, chasse et corps, sont identiques : 35 mm pour une masse d’environ 261 g. L’objet viendra prendre sa place dans la galée au moment de la composition. La page est en effet composée ligne par ligne au moyen d’un composteur par assemblage de des caractères en plomb, issus d’une même police, disposés dans des cassetins qui forment lacasse comprenant le haut de casse (les majuscules) et le bas de casse (les minuscules). La galée est une sorte de plateau, de bois ou de métal d’une taille légèrement supérieure à celle de la page à imprimer. Elle est destinée à recevoir l’une après l’autre, de manière inversée, de bas en haut, les lignes de caractères y compris les interlignes et les lingots. Le cliché sera ainsi positionné par le typographe à l’endroit choisi constituant la première de couverture du bulletin qui pourra alors être mise sous presse.  Le modèle pourra ainsi se reproduire pour chaque numéro. Le typographe n’aura alors qu’à modifier le numéro du volume et l’année en fin de composition.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce stéréotype est donc un objet d’ornement destiné à l’impression[4]. A l’évidence, il entre dans le matériel dont dispose le typographe au moment où il compose. Le plus souvent, il appartient à l’imprimeur : en 1851, à l’imprimerie D’Elie fils, ainsi qu’à F. Le Tual, rue des Prés, et, à partir de 1889, à l’imprimerie Jacqueline. Comme les caractères mobiles en plomb, il se compose de deux parties : l’œil et le moule. De même que les œils des caractères typographiques, l’objet à imprimer repose sur l’épaule du moule faisant apparaître une infime distance, l’approche ou talus, entre l’objet et les bords latéraux du moule. La hauteur d’œil, identique à celle de l’ensemble des caractères utilisés pour la composition, détermine la partie imprimante de l’objet, celle qui sera en contact avec le papier et, encrée, laissera sa trace sur le support. Il est donc en miroir pour que la trace soit, elle, soit visible à l’endroit. La gravure peut se réaliser sur pierre (lithographie), sur linoléum (linographie) collé sur un bloc de bois ou comme, notre cliché, fondu comme un caractère d’imprimerie.

 

 

 

 

 

 

 

La description ayant été faite, il a bien fallu réaliser l’objet et, d’abord, le concevoir. La réalisation est en général confiée à un spécialiste, un graveur, qui sait travailler tout autant le bois, la pierre, le linoléum que le métal mais aussi dessiner et, avec un jeu d’outils spécifiques, burins, échoppes, pointes sèches, onglettes, creuser le motif en miroir pour le rendre conforme à son usage typographique. Graveur et fondeur étaient des artisans experts. Le métier requérait une dextérité et une précision du geste bien spécifique pour réaliser un tel objet. C’est désormais du passé car, à ce jour, il semble qu’il n’existe plus aucune formation initiale ni aucune formation professionnelle continue pour exercer un métier qui exige des qualités bien particulières. Seul des professionnels peuvent se voir confier ce travail qui relève de l’art. Cependant, préalablement, il a fallu concevoir le motif.

La conception, l’idée d’agencer les éléments constitutifs de l’objet ne peuvent émerger que dans l’esprit même des responsables en charge de la vie et du fonctionnement de la société. L’objet doit refléter aussi précisément que possible l’image qu’on en veut donner. Malheureusement, les archives font défaut. S’il en existait, elles auraient été au siège de la société, rue des Halles, à Saint-Lô, dans les locaux attribués au musée. Comme beaucoup d’autres, elles ont disparu en 1944.  D’ailleurs, l’objet n’était sans doute pas au siège, sinon il ne nous serait pas parvenu. A moins qu’il en ait existé plusieurs exemplaires. Plus vraisemblablement, il était en possession de l’imprimeur qui l’a utilisé bien après son abandon par l’arrêt de publication de Notices, Mémoires et documents.  Qui a donc pu en concevoir l’idée ? Difficile à dire. Néanmoins, l’ornement fait apparaître certains symboles susceptibles de mettre le chercheur sur des pistes qui demandent à être confirmées.

Objet typographique, ce stéréotype était donc destiné à illustrer le bulletin publié par la société saint-loise. La Société d’agriculture, d’archéologie et d’histoire naturelle du département de la Manche a donc, dès les années 1850, fait réaliser le cliché. Pour les besoins techniques d’impression, elle l’a confié, aux imprimeurs successifs qui ont eu la charge d’imprimer Notices, mémoires et documents jusqu’à l’arrêt, en 1958, de sa publication.

Aurait-il eu une autre utilisation ? En l’état actuel des sources, il est difficile d’en apporter des preuves. Rien, par exemple, ne permet de vérifier l’hypothèse parfois avancée d’un timbre encreur réalisé selon le même procédé. Tout au plus, peut-on observer la présence de l’ornement sur un diplôme de membre de la société savante saint-loise daté de 1889. Mais le diplôme a été imprimé chez D’Elie fils, le premier imprimeur du bulletin. Entre 1850 et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne semble qu’aucune en-tête de la société ne porte le cliché en question. Cependant, le nombre restreint de documents d’archives parvenus jusqu’à nous ne permet guère de conclusion définitive. Après la Libération, il en est tout autrement. L’époque change, les hommes également. Les président de la société savante saint-loise est désormais Raymond Regnault assisté d’André Dupont, secrétaire. Le plus souvent, le président écrit sous l’en-tête de son bureau parisien ou avec ses propres cartes de visite. Il ne recourt au cliché que lors des convocations officielles pour l’assemblée générale et pour les élections des membres du conseil d’administration. Il en est de même pour les enveloppes ou certains papiers à lettre lorsqu’ils sont réalisés par l’imprimeur Jacqueline. Par ailleurs la société dispose de papiers avec une en-tête traditionnelle et même de timbres encreurs spécifiques y compris pour la bibliothèque. André Dupont, quant à lui, l’utilise plus volontiers mais pas de manière constante. Il y recourt notamment lorsque la démarche est officielle, par exemple en direction de la préfecture ou lorsqu’il s’agit de faire valoir ses droits aux indemnités de guerre[5]. Il a même été utilisé de manière très maladroite en guise de tampon encreur laissant une marque baveuse de fort mauvais aloi. Il en est ainsi jusque dans les années 1960. L’ornement à la licorne ne semble donc pas avoir été l’emblème permanent de la société saint-loise destiné à en marquer son identité propre mais bien un ornement spécifique au bulletin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 En-têtes imprimées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
   

 

 

 

 

 

 

 

 Timbres encreurs de la Société

 

 

 

 

 

 

 
   
 

 

 

 

 

 

Utilisation maladroite du cliché comme timbre encreur 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réutilisation du cliché imprimé comme en-tête d’un dossier en 1948

 

 

 

 

L’usage du cliché disparaît avec l’abandon en 1958 de Notices, mémoires et documents et son remplacement par La revue du département de la Manche dont le premier numéro est publié en 1959 avec une introduction explicative. Il réapparaîtra en 2006, en troisième de couverture, volume 48, n° 191, à la demande du président Jean-Paul Hervieu, directeur de la publication[6].  Par la suite, reproduit selon un procédé de reproduction photographique, il pourra prendre, selon les publications, des dimensions variables allant parfois jusqu’à occuper la totalité de l’espace de la page.  La Revue de la Manche résulte de la fusion des publications de plusieurs sociétés savantes du département de la Manche qui, dans la période de l’après-guerre, se trouvaient confrontées à des difficultés financières importantes. C’est ainsi qu’il fut décidé de fusionner[7] Notices, mémoires et documents et Mémoires de la Société archéologique, artistique, littéraire et scientifique de l’arrondissement de Valognes. Le Bulletin périodique de la Société d’études historiques et économiques, le Pays de Granville, dont la publication avait cessé en décembre 1951, avait été repris par la société d’Avranches. Dès lors, un autre choix aurait pu se faire. Créer un ornement nouveau d’identification du nouveau bulletin à vocation départementale ou, si l’on voulait absolument conserver les identifications anciennes et datées, associer les deux clichés de Saint-Lô à la licorne et de Valognes au lynx courant. 

 

       

 

 

L’ornement, conçu par et pour la Société d’agriculture, d’archéologie et d’histoire naturelle du département de la Manche, datant des années 1850, coïncidant avec l’avènement de la période impériale, n’a donc plus été utilisé par la section saint-loise depuis les années 1960. Ce n’est que récemment, en particulier lors de la préparation, confiée à la section saint-loise, du 50e congrès de la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Normandie qui se déroulait à Saint-Lô en 2015 sur le thème « L’éducation en Normandie », que s’est révélée l’absence d’une identification claire. D’où le recourt à ce nouveau logo décrit dans un précédent billet, œuvre de notre ami Denis Lethimonnier, créé pour la circonstance et mieux adapté à notre époque. Il n’est d’ailleurs pas acquis que le cliché de 1850 ait été retenu, tant il est daté et représentatif d’un autre temps.

 

                             

 

Logos de la société saint-loise : avant 1958 – depuis 2014

 

 

 

La question ne se posait pas. Car, si le cliché n’était plus utilisé par la section saint-loise, bien que représentatif, par la licorne, de la cité, Il l’est par la Société d’archéologie et d’histoire de la Manche, déclarée en 1958, dont le siège a été fixé aux archives départementales de la Manche, actuelle Maison de l’histoire de la Manche placée sous la tutelle du Conseil départemental du département de la Manche[8]. Après avoir orné la Revue de la Manche, le cliché à la licorne, avec sa formule « Rien sans travail », est devenu, très récemment, depuis seulement quelques années, l’emblème de la Société d’archéologie et d’histoire de la Manche. Désormais, il orne tous les échanges officiels. Vecteur de communication, il se veut l’identification de la personnalité propre de la société. Outre son ancrage originel et son caractère daté, s’est-on seulement interrogé sur sa signification et la portée de sa symbolique ? La dimension pédagogique a-t-elle été suffisamment exploitée pour que chaque membre de l’association[9] ait pu s’en approprier le sens au point de se sentir concerné et représenté par ledit emblème ? Et pourtant, sa lisibilité ne saurait laisser indifférent. Outre son caractère évidemment daté car si l’on est en droit de « contempler avec vénération les siècles écoulés, rendus sacrés par la mémoire et les vestiges de nos pères », écoutons néanmoins ce sage conseil de Chateaubriand[10] : « n’essayons pas de rétrograder vers eux car ils n’ont plus rien de notre nature réelle. » 

Pourtant, il y a matière à réflexion. Il ne peut échapper à personne que le cliché est constitué essentiellement de symboles[11] dont la référence maçonnique paraît assez évidente[12]. Au centre, le rouleau de parchemin, attribut de l’historien dans le Rite écossais ancien et de l’Architecte qui, dans le Rite français moderne, veille à la mise en conformité du Temple.

 

Il porte une devise : « Rien sans travail ». La notion de travail[13] se retrouve dans de nombreuses devises maçonniques. Sa vertu est évidente. Enseignée par les sages, elle s’adresse à l’apprenti dans « l’Art de bâtir le Temple idéal ». Le travail constitue un des devoirs premiers du maçon d’où le tablier et les gants faisant partie intégrante de la tenue du franc maçon. Ils symbolisent l’égalité entre les Maçons. Avec la révolution industrielle du XIXe siècle, le travail favorise l’intégration sociale dessinant un nouvel ordre social. Que la formule émerge en 1851 n’est guère surprenante, en pleine ascension d’un Napoléon III, auteur précisément d’un essai intitulé De l’extension du paupérisme, publié en 1844, influencé des idées saint-simonniennes. Plus proche de nous, le mot « travail » ne peut empêcher de renvoyer à la devise de l’autorité de Vichy : « Travail, famille, patrie » et à la « Charte du Travail » promulguée le 26 octobre 1941. Encore plus récemment le concept a pu être repris dans des formules plus ou moins heureuses. C’est assurément une notion à utiliser avec maintes précautions tant elle se révèle idéologiquement sensible.

 

 

 

 

 

 

 

Autre symbole maçonnique fort : au-dessus du parchemin, une lampe à huile d’où s’échappe la lumière.  La symbolique de la lampe à huile et de la lumière est bien connue[14]. L’huile signifie la lumière de la connaissance qui dissipe l’obscurité de l’ignorance : Lux in tenebris. La lumière est placée avec le bec verseur à gauche de la lampe orientale. Le symbolisme de la lumière est, pour les maçons, inséparable de celui des ténèbres dont il importe de sortir. C’est précisément la fonction du rituel initiatique[15]. Mais en la circonstance, ici, la lumière est soleil rayonnant. Il symbolise la connaissance directe, immédiate et intuitive. Il est source de vie active[16].  En outre, l’agrandissement du centre révèle la présence de deux des outils emblématiques du franc-maçon, à savoir l’équerre et le compas[17]. Sans entrer dans le détail de la symbolique qui peut leur être attachée, équerre et compas[18] représentent la droiture, la rectitude, l’exactitude, la perfection dans l’action sur le chemin de la recherche de la vérité. Le compas, en particulier, symbolise l’acte réfléchi et contrôlé. Il serait l’instrument de la raison.

 

 

 

 

Autres symboles, les plumes d’oie au nombre de trois dont deux croisées et liées par un ruban. La troisième, couchée, en dessous du parchemin. Or, le bijou du secrétaire se trouve précisément constitué par deux plumes d’oies croisées et liée en leur milieu[19]. C’est le symbole de la parole délivrée par l’écriture. Dans de nombreuses symboliques s’appuyant sur la théorie des Quatre éléments, la plume est reliée à la légèreté, à l’air, au souffle, symbole de vie. Enfin, une analyse attentive révèle la présence du cheval. L’arrière train se trouve en bas, à droite du parchemin tandis que l’avant se trouve à gauche, tête cachée par le ruban de la plume d’oie. Une croyance, ancrée dans la mémoire de tous les peuples, associe volontiers le cheval au ténèbres du monde. La multiplicité de ses acceptions symboliques découle de la complexité des images qui lui sont attachées. Cependant, l’initiation n’est pas sans analogie possible avec la symbolique de la quête spirituelle. Il peut représenter la sublimation de l’instinct pour le Sage initié forçant à l’humilité d’où la tête cachée. Le passeport compagnonnique se nomme toujours "le cheval". Le cheval protéiforme constitue l’un des archétypes fondamentaux que l’humanité ait inscrits dans sa mémoire[20].

Le cliché, en effet, donne matière à réflexion. Il y aurait encore tant à dire sur cette symbolique. Reste néanmoins une interrogation. Qui a bien pu être, en 1851, l’auteur ou l’initiateur de la commande autour d’une symbolique aussi cohérente ? Certains des symboles seraient susceptibles de nous ouvrir des pistes. Mais en l’état et en l’absence d’indications probantes, ce serait s’adonner à des spéculations hasardeuses : les conjectures ne sont pas de mises. Qui sait, si, un jour, un registre, un document, une lettre ne viendra pas révéler le nom rechercher[21]. Ce ne peut être que l’un des hauts responsables de l’époque de la Société d’agriculture, d’archéologie et d’histoire naturelle du département de la Manche. Au-delà de l’admiration que suscite la précision du travail, il est très probable qu’en 1851, le graveur devait être loin d’imaginer que, maniant burins et pointes sèches, le cliché qu’il réalisait pouvait autant parler. Aujourd’hui, il en va tout autrement. Il est juste de s’interroger sur la pertinence d’un tel ensemble symbolique pour représenter une société savante du XXIe siècle. Quel sens peut-on encore lui attribuer ? Quelle lisibilité peut-on en attendre au-delà du caractère purement esthétique d’une représentation d’une autre époque, et en faisant abstraction de certaines pollutions qu’entretemps l’histoire n’a pas manquer d’introduire par des utilisations détestables ? Qui peut encore se reconnaître dans ces symboles fortement chargés ? Oui, il est juste d’interroger la pertinence de ce cliché ! Il est temps maintenant de remiser ce vieux cliché au fond de son carton d’archives. Définitivement. Préférons la modernité d’un logo simple et lisible, d’un sigle voire d’un acronyme plus évocateur et mieux ancré dans les principes de la communication moderne.

De ce point de vue, L’emblème de l’actuelle Société d’archéologie et d’histoire de la Manche peut être considéré comme un remarquable analyseur au sens que lui confère les sciences humaines c’est-à-dire permettant la compréhension de non-dits au-travers des différentes utilisations qui en ont été faites. L’histoire, selon Charles Seignobos, étant la science des faits humains du passé pour tenter de circonscrire autant que possible les recyclages qui peuvent en être faits en fonction des circonstances ou des intérêts du moment. Car l’une des qualités essentielles de l’historien, c’est de savoir faire preuve de lucidité pour tenter d’éclairer une histoire parfois opacifiée par l’épaisseur du temps.

 

 

 

Yves Marion

Vice-président de la Sahm Saint-Lô

Fontaine-Etoupefour le 5 décembre 2018

 

 

Références.

FERRE, Jean, Dictionnaire des symboles maçonniques, Pars, éditions du Rocher, 1997, 284 p.

CHEVALIER, Jean, GHEERBRANT, Alain, Dictionnaire des symboles, Paris, Robert Laffont/jupiter, coll. « Bouquins », 1982, 1060

MAINGUY, Irène, Retrouver un ancêtre franc-maçon, Paris, Archives & culture, coll. « guides de généalogie », 2017, 96 p.

 

 

 

[1] http://www.cnrtl.fr/definition/st%C3%A9r%C3%A9otype

[2] Mesures données aux incertitudes habituelles près. 

[3] Les références au fonds 225 J des archives départementales de la Manche ne seront plus mentionnées sauf nécessité particulière.

[4] Le vocabulaire et les aspects techniques avancés proviennent d’une part d’une ancienne initiation personnelle de l’imprimerie ancienne et, d’autre part, des informations communiquées par M. Letissier de Bréhal qui a bien voulu relire le texte et me faire bénéficier de son expérience professionnelle d’ancien typographe. Qu’il en soit vivement remercié.

[5] Le siège de la société, sis rue des Halles à Saint-Lô, au musée, a été entièrement détruit en même temps que les collections et les archives.

[7] Selon la formule suggérée par M. Nédélec sur laquelle il nous faudra revenir : « fusionner des publications, fédération des sociétés ». Voir également le compte-rendu du CA de la Sahm Saint-Lô : http://sahmsaintlo.free.fr/index.php?post/2018/08/22/COMPTE-RENDU-du-conseil-d%E2%80%99administration-N%C2%B02-du-08-juin-2018

[8] C’est une histoire à replacer dans le contexte de l’histoire des sociétés savantes du département de la Manche. Histoire complexe et sans doute pas arrêtée.

[9] La Société d’archéologie et d’histoire de la Manche est une association de type loi 1901, et non une « société » au sens juridique, comme son intitulé pourrait éventuellement le laisser penser. Son siège, d’abord fixé à l’hôtel de ville de Saint-Lô, a été déplacé, en 1990, aux Archives départementales de la Manche.

[10] Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe, p. 220

[11] CHEVALIER, Jean, GHEERBRANT, Alain, Dictionnaire des symboles, Paris, Robert Laffont/jupiter, coll. « Bouquins », 1982, 1060 p.

[12] Le lignes qui suivent n’engagent que leur auteur. Elles sont susceptibles d’évoluer en fonction de l’analyse, des précisions et des compléments qu’en apportera le Grand Orient de France (GODF) à qui l’objet à été soumis.

[16] Notons que la lumière, d’origine biblique, est également au cœur de nombreuses religions.

[17] Un grand merci à Daniel Hélye de m’avoir fait bénéficier de son regard d’archéologue.

[20] CHEVALIER, Jean, GHEERBRANT, Alain, op. cit.

[21] MAINGUY, Irène, Retrouver un ancêtre franc-maçon, Paris, Archives & culture, coll. « guides de généalogie », 2017, 96 p.

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