Signature « parlante » de Germain Le Long (Valognes, 1625)

 

La science héraldique nous présente parfois des armes dénommées « parlantes », qui comme leur nom le suggère, utilise comme meuble principal, un élément rappelant de façon suggérée (par un jeu de mots graphique) ou le plus souvent moins allusif, le patronyme de l’individu. Ainsi, un sieur Le Coq arborera un coq, un sieur Heuzé, une botte (heuze en vieux françois). A l’instar de ces blasons, certains roturiers, ne sachant écrire, artisans la plupart du temps, utilisaient un symbole illustrant, non leur patronyme mais plutôt leur métier. Ainsi il est assez fréquent dans les actes de tabellionage, de rencontrer par exemple pour un tailleur d’habits, une paire de ciseaux comme marque distinctive.

L’exemple très parlant qui illustre notre note est extrait d’un acte daté du 3 février 1625 et passé devant les tabellions de Valognes[1]. La minute nous apprend qu’un jeune homme, Gilles Le Breton s’engage à demeurer chez un maître qui sera chargé, contre subsides, de le former comme apprenti pendant le temps d’une année et demie. Cet artisan s’appelle Germain Le long et il est qualifié de « Maistre » serrurier. C’est un homme qui doit donc avoir déjà une longue expérience dans la pratique de son métier. Cela se ressent à la vue du dessin illustrant sa signature. Il est très réaliste et relativement bien proportionné. C’est l’image fidèle d’une clef fabriquée à cette époque. L’histoire ne nous dit pas ce qu’elle servait à ouvrir ; quelques siècles plus tard, probablement les portes de la curiosité.

Denis Lethimonnier dit Thimo

 

Voir la transcription du texte original.

 


[1] Archives départementales de la Manche, Notariat de Valognes, 5 E 14577, fo 278 ro au fo 279 vo.

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